David Wagala
Acting Chief of Investigations
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About this Video

Country of Origin:
South Africa
Interview Date:
October 16, 2008
Location:
Kigali, Rwanda
Interviewers:
Batya Friedman
John McKay
Videographer:
Patricia Boiko
Timestamp:
40:37 - 47:33

Transcript

0:00
John McKay: Let me ask you a more, a more general question. You, you have a degree in law, you’re an experienced investigator, you’re a gendarme, but this investigation was different than any other, because you had hundreds of thousands of people involved in one crime. What challenges did that pose for you, how did you cope, cope with this overwhelming change in the kind of work that you, that you did in the past?
0:39
Interpreter: Oui, vous avez parlé que vous êtes un juriste, un gendarme, vous êtes un enquêteur chevronné. Mais le type d’enquête que vous faites ici me semble un donc différent, parce qu’il s’agit d’un crime de génocide où des centaines de milliers de, de personnes sont impliquées. Alors comment vous vous y prenez dans une telle situation pour mener vos enquêtes?
1:00
Effectivement, ici, c’est pas les mêmes enquêtes que nous menons au niveau national. Même les commissaires de police les plus chevronnés sont complè-, sont obligés de tout reprendre à zéro, ce n’est pas le même système d’enquête comme ça se fait dans les crimes de droit commun, c’est un, c’est un génocide.
1:20
Et le génocide s’est passé deux ans avant que le tribunal ne commence à travailler avec nous, donc on a perdu tou-, toutes les traces, tous, tous les indices nécessaires donc c’est une enquête plus, plus très différente de ce que les policiers, les gendarmes dans d’autres pays le font.
1:37
Puisque bon ici, nous n’avons, c’est pas, nous ne, on ne peut pas amener un témoin, nous n’avons pas de contrainte sur le témoin, nous devons le convaincre pour qu’il accepte de parler avec nous, donc, alors que dans les tribunaux, ou bien dans les trucs, on convoque les témoins, le procureur peut convoquer le témoin pour l’entendre, alors qu’ici on ne, on le le fait pas, nous devons le convaincre.
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La manière de procéder n’est pas aussi, comme, nous, nous connaissons bien des gens qui ont vu le génocide se commettre ou qui ont participé mais nous ne sommes, nous n’avons pas le moyen de coercition pour pouvoir les obliger à parler, donc nous sommes obligés de traiter et négocier avec eux pour qu’ils acceptent de nous, de nous recevoir. Et puis la manière de, de travailler, de prendre les déclarations, change totalement de ce qui se fait dans les autres, dans les tribunaux nationaux.
2:39
Interpreter: You are right, because even very experienced police officers have learned from scratch, because the way of doing investigations in genocide is different as compared to, to the national set-up. Because for once our investigations started here two years after the genocide so many indicia were missing, many things weren’t there, the, many evidence were destroyed.
3:14
Interpreter: And i-, in the national setting we can force a witness to come forward and testify, but here, it is not possible. We know people who have contributed or have even participated, we know people who have witnessed everything but they will not come easily – we have to try and convince them. We have to negotiate with them in order to have them.
3:43
Note: Gap in interview (Approx. 1 minute in duration.) Gaps occurred due to interruptions during the interview, technical issues, or corrupted data files.
3:49
JM: To the next investigator like you, who,.i-, if we ever had to investigate genocide again in the world, what would you warn them, what is the thing, the one thing you would tell them that they needed to know before they begin their work?
4:06
Interpreter: Donc, si vous aviez un conseil à donner à un enquêteur à l’avenir, si jamais un génocide se reproduit, quelle est la chose que vous allez leur dire qu’il faut absolument faire ou absolument éviter?
4:24
Bien, d’abord, le premier conseil que je peux leur donner c’est d’être très patients, et puis d’être moins stressés, puisque c’est le travail très stressant quand on a rendez-vous souvent, on n’a pas le résultat immédiatement, on peut aller trois fois, quatre fois, voire même cinq fois avant de rencontrer quelqu’un.
4:44
Donc la patience d’abord, et puis bon, éviter surtout d’exposer l’identité de, du témoin qu’on rencontre, donc éviter absolument, d’éviter parce que les gens qui ont commis le génocide ont des parents dans le pays, et les témoins vivent avec ces parents, donc l’identité du témoin doit être gardée jalousement et l’enquêteur doit être quelqu’un qui est, qui est patient.
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Qui ne doit pas s’énerver, puisque des fois on nous dit des choses ici très très blessantes, mais nous supportons. Parce qu’on nous dit parfois « vous vivez avec le sang de nos parents qui sont morts, qu’est-ce que vous faites ici, votre travail ne va pas vite », mais donc il faut éviter toute provocation.
5:45
Interpreter: The first qualities that an investigator should have is patience, because you have to avoid being stressed, because this is a very long-term work. You go there once, twice, three times, you don’t get any results; you shouldn’t be frustrated, you should be patient.
6:10
Interpreter: And the second thing, the second advice is to avoid revealing the identity of your witnesses; because in the villages where you go, the, the, the parents and acquaintances of the accused are there and they are vigilant and if they know that you are talking to somebody, that person may, may be at risk.
6:34
Interpreter: And also you have to be very patient and calm because they tell you very hurtful things – that you are drinking the blood of the Rwandese people by working with the ICTR, so you have to try and avoid being provocated.